A l’heure où les notaires viennent de sceller un accord avec le Bon Coin pour prendre des parts sur le marché de la transaction immobilière, certains vendeurs pourraient être tentés de confier un mandat de vente à l’un d’entre eux. Face à cette nouvelle concurrence, les agents immobiliers fourbissent leurs armes, n’hésitant pas à rappeler qu’entre étude notariale et sens commercial, il y a un pas… voire un fossé !

Tout d’abord, rappelons que rentrer un mandat de vente est une chose. Mais trouver un acquéreur en est une autre. Et cette dernière n’est pas toujours aisée à l’heure actuelle. Alors que les bons agents immobiliers ont généralement un fichier client représentant un véritable «vivier » de personnes à la recherche d’un bien, c’est loin d’être le cas des notaires.

Ensuite la seule rencontre entre un acheteur et un vendeur ne suffisent pas à sceller une transaction. Bien souvent, pour trouver un terrain d’entente entre les deux parties, il faut un intermédiaire doté d’un certain sens commercial doublé d’une bonne dose de psychologie. Convaincre un acquéreur de faire une concession sur l’orientation d’un bien ou un vendeur de lâcher quelques pourcents sur le prix de son bien, ça ne s’invente pas.  Et ces compétences qui s’acquièrent généralement avec l’expérience de la vente de terrain. « Il faut être dans l’empathie, poser beaucoup de questions ouvertes », décrit Nicolas Nazaretian, de l’agence Guy Hoquet de Saint-Martin d’Hères. 

Enfin pour ce qui est du terrain justement, n’oublions pas que les agents immobiliers passent le plus clair de leur temps à l’extérieur pour faire de la prospection, des estimations, des visites… « Mes négociateurs couvrent 2 km² qu’ils connaissent par cœur » reprend Nicolas Nazaretian. Une mobilité que là encore, on ne connait pas vraiment aux notaires.

Enfin pour ceux qui pensent que l’avantage de passer par un notaire serait la gratuité, rappelons qu’il existe des frais de transaction se situant entre 2,5 et 5% HT selon le prix du bien. Enfin si l’on reproche parfois à l’agent immobilier d’avoir un intérêt à ce que la vente se fasse, rappelons que le notaire à lui un double intérêt à conclure la transaction : ces frais cités plus haut ainsi que la part des droits de mutation qui lui reviennent, soit autour de 1,5% du prix du bien. « Sauf erreur les agents ne peuvent pas toucher 2 fois des honoraires sur une même vente », insiste Nathalie Guiot, de l’agence Guy Hoquet de Chatou.