Les pronostics de la rentrée
Les pronostics de la rentrée
Les pronostics de la rentrée
Dégringolade annoncée ou statu quo ? Les spécialistes s’accordent, en cette rentrée, pour annoncer des baisses de prix très relatives, le tout dans un contexte de taux de crédit historiquement bas. Verdict : c’est l’occasion pour les acheteurs de se lancer.
Les taux sont encore bas et la pierre reste une valeur refuge : en juillet, ils stagnent à 3,54% en moyenne toutes durées d’emprunt confondues, tandis qu’en août, un nouveau plancher historique a été atteint avec un taux proposé à 3,15% sur 20 ans, selon Meilleurtaux.com. Interrogé par le nouvel observateur, Olivier Bokobza, directeur général adjoint chez BNP Paribas Immobilier affirme qu’aujourd’hui, « la quasi-totalité des actifs va dans la pierre ». Un constat qui confirme le sentiment recueilli par l’étude IFOP pour Guy Hoquet l’Immobilier en mars dernier, qui confirmait que les français interrogés placent la pierre au rang numéro un des valeurs sûres.
En outre, certains spécialistes parlent de remontée possible des taux si les difficultés sur les marchés européens persistent. Il est donc temps de profiter des taux exceptionnellement bas, mais aussi des dernières opportunités de la loi de défiscalisation Scellier, qui sera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2012, dans un contexte où le gouvernement dispose de peu d’envergure pour proposer, dès à présent, des mesures de relance de l’achat immobilier. En effet, aujourd’hui, pour le Ministère du Logement, priorité est donnée à la construction dans les zones tendues, tandis qu’un dispositif d’aide à l’investissement locatif est à l’étude. Reste la grande inconnue des acquéreurs : la remise en place d’un prêt à taux zéro, fortement attendu par les futurs acquéreurs. A ce jour, cette hypothèse n’est pas confirmée et les restrictions budgétaires semblent peser plus fort dans la balance gouvernementale.
De plus, depuis la fin du prêt à taux zéro dans l’ancien, les primo-accédants, particulièrement les franciliens, subissent une mise à l’écart du marché de l’immobilier, et ce, dans un contexte où les banques ont durci leurs conditions d’accès au crédit. Comme l’explique Frédéric Monssu, Directeur général du réseau Guy Hoquet l’Immobilier, « Les banques exigent désormais un apport personnel de 20% au lieu de 10% et un taux d’endettement maximal de 30% au lieu de 33 ». Confirmation pour l’Observatoire du Crédit CSA, qui annonce une baisse d’un tiers des crédits accordés à fin juillet 2012 par rapport à 2011. La loi de l’offre et de la demande devrait ici jouer son rôle en faisant baisser les prix. Cependant, sur le terrain, nombre d’agents immobiliers observent des propriétaires qui restent campés sur leurs positions et des acheteurs qui jouent les attentistes.
Dans ces conditions délicates, peut-on logiquement attendre une baisse des prix ? Oui, mais de façon très relative. Les observateurs, notaires comme agents immobiliers, s’accordent à prévoir une stabilisation, voire une légère hausse des prix dans la capitale, ainsi que d’une baisse de 10% globalement sur tout le marché français. Les grandes agglomérations dynamiques, comme Bordeaux ou Lyon, risquent d’être moins concernées par le phénomène : elles bénéficient en effet d’une demande constante, aux vues du dynamisme de leur activité économique. Autre facteur pouvant permettre de relativiser la baisse des prix à venir : le contexte de la vente. En effet, seuls les propriétaires qui ont besoin de vendre dans l’immédiat baissent leurs prix. Les petites villes de moins de 20 000 habitants, moins dynamiques, devraient être les plus touchées par une baisse des prix si la situation économique perdure et qu’aucun dispositif de soutien gouvernemental ne vient mettre de l’huile dans les rouages de l’achat immobilier.
Publié le 28 août 2012